Depuis leur première détection dans les années 70, les microplastiques (µP) suscitent une préoccupation croissante dans l’opinion publique et parmi la communauté scientifique. Bien qu’un grand nombre d’études s’intéressent à cette contamination, les connaissances sur le devenir des µP dans l’environnement restent lacunaires. En particulier, la contamination des milieux aquatiques a fait l’objet de nombreux travaux mais la pollution des sols reste bien moins étudiée. Pourtant, la contamination des sols est un sujet crucial. D'une part, les µP dans les sols peuvent générer des effets toxiques directs ou indirectssur des organismes constitutifs de la biodiversité et modifier la dynamique d'autres polluants. D'autre part, les sols sont un réservoir de µP et peuvent jouer le rôle de source secondaire vers les milieux aquatiques. Il est donc impératif de mieux comprendre le devenir et l’impact des microplastiques dans les sols, et en particulier dans les sols urbains et péri-urbains qui présentent des risques élevés de forte contamination. En France, les friches en cours de réhabilitation font l'objet d'une méthodologie particulière, visant à maitriser les pollutions et à les rendre viables pour leurs futurs usages. L'offre de thèse proposée ici s'inscrit à mi-chemin entre la recherche fondamentale et la démarche réglementaire utilisée en sites et sols pollués. La thèse se développera en trois axes : 1) Dans un premier temps, il s'agira de déterminer des ordres de grandeur de la contamination en microplastiques dans des friches. Cette partie cherchera à mettre en avant les liens potentiels entre les types d'industrie et les teneurs en plastique dans les sols. Une attention particulière sera portée afin de déterminer quelles modifications des protocoles de diagnostic en sites et sols polluées seraient nécessaires afin d’y intégrer la recherche de µP. 2) Dans un deuxième temps, le/la doctorant.e cherchera à comprendre les potentielles interactions entre µP et d'autres polluants (hydrocarbures, métaux, etc.) en fonction des propriétés physico-chimiques (pH, matière organique, CEC, etc.) des terres. En complément, le doctorant cherchera à déterminer si certains additifs des plastiques (bisphénols, phtalates) peuvent être utilisés comme indicateurs de la présence de µP. 3) Enfin, le doctorant mènera des tests écotoxicologiques afin de déterminer les facteurs d’influence de la biodisponibilité environnementale et toxicologique des µP et d’établir des valeurs seuils de contamination pouvant générer des effets délétères chez les espèces modèles utilisées en sites et sols pollués (escargots et vers de terre). L'ensemble de cette thèse s'inscrit dans une démarche tournée vers les entreprises travaillant en réhabilitation de friches industrielles et visant à proposer un cadre réglementaire afin d'intégrer les µP dans la démarche de sites et sols pollués.